L’idée d’organiser une conférence nationale inter-haïtienne est pourvue de bon sens et douée d'une intelligence capable de révolutionner les actions politiques de demain. De même que l’orgueil national sur lequel on met l'accent est capital dans le processus de la construction de notre pays que nous voulons prospère, souveraine et solidaire. Tout de même un petit point de désaccord quant à la tenue de cette conférence. Quoiqu’à la mode depuis dans notre société, le vocable conférence nationale n’est qu’une posture d’intellectuel qu'à autre chose. Puisque la société haïtienne ne fait montre d'aucune fissure interne à tout point de vue. Pas de problème linguistique ni l’existence d'un régionalisme ou des groupes rivaux armés qui se battent pour le pouvoir.
Il s’agit d’une minorité possédante qui détient toute l’économie du pays sans un réel désir de partager quoique ce soit. La structure et la mentalité coloniales déterminent en permanence notre vivre ensemble en dehors de tout projet d’avenir. C’est ce qui fait que rien n’est mis en place pour offrir un autre destin aux enfants issus de la masse. Le plus dur dans tout cela est le fait que cette même classe possédante, l’élite entre guillemets, est si aliénante dans son mode opératoire qu’elle est incapable d’exister de par elle-même. Pour sa survie, elle ne sert que de relais à ses voisins. Dépendante totalement des autres, elle est dépourvue de toute imagination, voire de créativité. C’est une élite de la sous-traitance, restavek.
Bon gré malgré, avec François Duvalier, elle était obligée de jouer le jeu national. Le mariage de Jean-Claude et l’arrivée des militaires au pouvoir marquent un retour à la passivité par la destruction de toutes nos chaines de production nationale en faveur de l’importation à tout va. Il faut noter entre autres, avec la complicité des élites étrangères, la fermeture de la Hasco, de l’usine à sucre de Darbonne, de l’ENAOL, de la scierie d’Haïti, de la minoterie, cimenterie d’Haïti, des institutions des jeux du Hasard ou des Borlettes, toute la structure rizicole de l’Artibonite. Dans le temps, on exportait du café en quantité, du cacao, de l’indigo, sans compter des variétés tropicales.
Aujourd’hui, avec le système Préval, on fait le même constat par la liquidation des entreprises de services publics ou des biens de consommation. Ce système est si criminel qu’il transforme plus de la moitié de la population en petits détaillants au service d’une élite dont la passivité dépasse la limite du raisonnement, de l’entendement. Aujourd’hui, on est capable de vendre en détaille une boite d’allumettes. Des poubelles venant de l’étranger. Une nation, peut-elle survive sans un réel savoir-faire national ou du moins sans se doter de ses propres moyens de production pour sa propre consommation ? Allons-nous besoin d’une conférence nationale pour réorganiser la production nationale?
C'est pour dire Jusqu’à date, malgré la non-existence d'un État constitué ayant des institutions qui marchent, l'unité nationale est maintenue. Si c'est ainsi, pourquoi chercher des problèmes là où il n’y en a pas? Et si le pays souffre de quelque chose c'est bien la négation de lui-même pour n'avoir pas su mettre en œuvre un processus visant à extirper en son sein le syndrome du colonialisme dont soufre notre élite. Une idéologie absurde qui n'a pour axe principale que le maintient de l'autre dans la crasse pour se sentir bien. On est un grand nègre dans ce pays le fait que le voisin d'en face n'a plus rien à manger et qu’il ne comprend plus dans rien. Et cela fait l’affaire de tout un chacun. De cette opposition absurde découle l’absence de responsabilité, de solidarité, qui entrave tout dévouement en faveur du collectif.
Par souci de conserver mon statut de grand nègre, toute initiative tourne en faveur du moi individuel au détriment du collectif. Donc il faut déconstruire la mentalité coloniale, cette idéologie du retard, qui n'est autre que le fruit d'un long processus et non d'une intervention divine ou de la présence de quelconques forces armées étrangères sur le sol national.Alors pourquoi une conférence nationale? C'est pour pallier aux problèmes évoqués plus haut. Pour cela, quels sont les interlocuteurs? Quels sont les points de désaccord? Qui sont les véritables décideurs dans ce pays? Quels rapports de force? La réponse à ces questions montrent d’emblée que la problématique va au delà d'un simple fait d'organiser une conférence nationale. Puisque à l'issue de cette conférence, la question qui revient : quelle force publique constituée qui serait à même de faire respecter les accords, de donner suite aux résolutions prises? Une autre question revient alors à se demander : A qui profite le crime?
Espérons que la nouvelle équipe qui prendra la tête du pays dans quelques jours saura faire la différence en se démarquant des pratiques anciennes qui consistaient à perpétuer le statuquo ante pour marquer et dans le discours que dans les faits une autre façon de gouverner. Peut-être feront-ils preuve d'une intelligence nationale digne des hommes d’état pour engager la nation entière dans un processus de la construction tant spirituelle, humaine, que matérielle et dans un esprit du renouveau patriotique pour la germination d'une Haïti nouvelle, souveraine, prospère et fière de la place qui est la sienne dans le concert des nations ?
Si vous ne pouvez pas décrire ce que vous faites comme processus, vous ne savez pas ce que vous faites.
W. Edwards Deming
Comment un système si inhumain soit-il peut-il arriver par détruire ainsi toute les forces vives de la nation.
Je pleure ma Patrie.
Je t’écris à toi ma Patrie, mon seul juge Je t’écris ma révolte et mes nuits sans refuge Je t’écris mon désespoir et ma marche à la dérive Je t’écris je t’aime, mais alors qu’est ce qui m’arrive ! Toi et moi c’était une belle histoire d’amour La plus belle, l’unique la plus vraie Une histoire qui grandissait de jour en jour Parsemée de promesses, de rêveries et de projets Je rêvais de te rendre plus belle que la beauté Je te tissais de mes mains de belles nattes dorées Pour que tu marches la tête haute, parée de ta fierté Pour que tu sois la meilleure, pour toujours, à jamais J’ai écrit de mon sang ton histoire glorieuse Je t’ai arrosée de ma sueur pour que tu sois heureuse Je t’ai présenté ma vie sans regrets, en offrande à tes pieds Je t’ai offert mon avenir, mon présent et mon riche passé Oh Patrie, je te pleure fort tel un orphelin Je pleure notre amour étouffé par le chagrin Qu’est ce qui nous arrive ? qu’ont-ils fait de toi ? Pourquoi s’acharnent-ils à vouloir te tuer en moi ? Mais je sais que tu m’aimes, Et je sais que tu es la même Mais ces ogres méchants, Veulent à tout prix taire mes chants ; Je le sens je le vois, ils veulent te salir Pour me pousser à te quitter et à partir Ils veulent te souiller de leurs mains sales Pour que je te fuis tel un prisonnier en cavale Patrie, Patrie, je te sens faiblir, je te sens humiliée Et moi j’ai l’âme meurtrie et mon cœur est brisé Mais non patrie ! Relève ta tête, reprends ta fierté Tu n’appartiens qu’aux justes et à tes dévoués Ces ogres méchants mourront de leurs saletés Broyés par les remords pour leurs crimes inavoués Mais mon amour pour toi, c’est pour toujours, pour l’éternité Patrie Patrie, Ne l’oublie donc Jamais.
Existe-il une alternative à l’aide internationale ?
« Les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts »
Charles de Gaulle
Sortir Haïti du marasme actuel, nécessite de la part des Haïtiens l’esprit d’ingéniosité et d’innovation. Il faut transcender les démarches traditionnelles et les veilles habitudes qui ont conduit au naufrage national. Le 12 janvier 2010, est un jour qui marquera notre histoire. Jamais, on a enregistré un bilan aussi lourd en pertes humaine et matérielle. Le séisme aurait causé la mort de plus de 300 000 individus et une perte « d’environ 60% du PIB national ». Après l’urgence humanitaire, il va falloir passer à la longue et fatidique tache de la reconstruction qui nécessiterait énormément de moyens financiers. Selon la BID, il faudrait 14 milliards $ pour la reconstruction.
Pour cette lourde tache, le Président de la République, M. Préval ne compte que sur la générosité de la communauté internationale. Le Président va de capitale en capitale, de conférence à conférence en vue de solliciter l’aide en faveur d’Haïti. Certes, Haïti ne peut prétendre pouvoir survivre actuellement, sans un appui international. Mais, là où le bât blesse, c’est que, de promesse en promesse, la situation socio-économique du pays va de mal en pis. Il ne serait pas responsable et judicieux de compter que sur la générosité internationale qui finance déjà notre budget à hauteur de 65%.
Il en va de la dignité et de la responsabilité du peuple haïtien de trouver des ressources propres pour accompagner le processus de reconstruction.
Dans ce qui suit, nous nous demanderons s’il est possible d’envisager d’autres moyens pour répondre aux besoins de ressources financières ? Le projet paraît bien audacieux en ces temps difficiles. Mais on se risquera tout de même à montrer que nous n’avons pas épuisé toutes les opportunités existantes.
Quatre (4) propositions pour faire face à la difficile épreuve de la reconstruction
Les Français disent toujours : " Nous n'avons pas de pétrole mais nous avons des idées". La question qui nous intéresse ici est celle de savoir comment trouver les ressources financières pour la reconstruction nationale hormis celles accordées par la communauté internationale. Pour répondre à cette question, nous formulons quatre (4) propositions.
A- La création d’une Banque Nationale de Développement
D’abord, il nous faut un cadre rationnel de financement national et cela ne peut se faire que par la création d’une Banque Nationale de Développement en vue de collecter les fonds nécessaires pour financer seule ou conjointement les grands projets d’intérêt collectif (Routes, aéroports, transports publics, logements sociaux et autres équipement collectifs). Elle pourrait aussi accorder des prêts à plus ou moins long terme aux collectivités territoriales pour accompagner le processus de décentralisation, aux agriculteurs et industriels. Vouloir reconstruire c’est se donner les moyens adéquats. Une telle entreprise ne peut se faire en dehors de l’Etat. La question du développement ne saurait être une affaire strictement privée ou publique. C’est la raison pour laquelle cette banque ne pourrait être que le fruit d’un double partenariat public/privé.
Il s’agirait d’un consortium des banques dans lequel l’Etat posséderait au minimum une minorité de blocage. On pourrait ainsi imaginer le capital social de la Banque détenu par l’Etat haïtien, le secteur privés haïtien et si possible certaines institutions internationales (la BID, Caribean Development Bank et autres banques privées étrangères). Elle aurait une totale autonomie de gestion avec un statut de société anonyme dirigée soit par un Conseil d’Administration ou par un Directoire avec Conseil de Surveillance.
Elle aurait une structure organisationnelle, transparente, sérieuse et efficace au même titre que les grandes banques étrangères. Elle serait certifiée ISO (International Standard Organisation) appliquant ainsi les principes de management par la qualité et auditée chaque année. Les conditions d’accord de crédit seraient transparentes et réglementées. Le risque de crédit serait géré de façon efficace. Tous les prêts accordés seraient couverts par un mécanisme d’assurance contre le risque de défaut de l’emprunteur (incapacité de rembourser, ne pas payer ses annuités à temps).
Canaliser les transferts des haïtiens d’outre-mer
Une fois, ce cadre de financement rationnel et solide créé, nous pouvons envisager la canalisation des transferts des Haïtiens d’outre-mer via la Banque Nationale de Développement et les orienter vers la reconstruction et le développement du pays. Selon le FOMIN , les transferts des haïtiens d’outre-mer vers Haïti, ont été évalués à 1.8 Milliards $ en 2007. Ce chiffre ne prend pas en compte les transactions faites par voie informelle. Elle pourrait à travers une stratégie de développement international, implanter une succursale dans chaque mégapole étrangère à forte concentration de la communauté haïtienne (New York, Montréal, Paris, etc.). Si la Banque prélève en moyenne 6% de frais sur ce montant. C’est 108 millions $ qui revient annuellement à la banque pour financer le développement.
Collecter une partie de l’épargne des haïtiens d’outre-mer
Outre la canalisation de transferts, on pourrait aussi envisager la collecte d’une partie de l’épargne des haïtien d’outre-mer à partir d’un simple dépôt à terme par exemple un « Plan Epargne Logement » de maturité 7 ans à raison de 200 $ ou 147 Euros par mois (taux de 1.36 $ = 1 euro). Si 500 000 Haïtiens d’outre-mer sur plus de 2 000 000 souscrivent à ce Plan épargne, c’est : 500 000* 200 $ = 100 000 000 $ par mois. Ce qui donne annuellement : 100 000 000 * 12 = 1.200.000.000 $ en terme de collecte d’épargne par la banque de développement. Plusieurs pays ont privilégié cette approche de canalisation de transferts et de collecte de l’épargne de leurs ressortissants. On peut citer les cas du Maroc, de la Tunisie avec plusieurs banques en France, Belgique et Espagne. On peut aussi mentionner le Mali avec sa banque de développement en France.
B- Le lancement d’un Grand Emprunt National
Dans le cas d’Haïti où tout doit être reconstruit, il n’est pas inutile d’en appeler à l’élan civique et patriotique de tous les haïtiens au sens d’un effort de solidarité nationale. Disposant de plus de 2 millions d’Haïtiens à l’extérieur du pays, l’Etat pourrait lancer un grand emprunt en direction principalement de la diaspora haïtienne via la Banque Nationale de Développement. En 1993, l’ancien premier ministre français Edouard Balladur, trouvant la France dans une situation socio-économique grave, a lancé un emprunt dit « Emprunt Balladur » aux français pour redynamiser l'activité économique. Le montant initial était de 40 milliards de francs ; il a eu un succès tel que l’Etat français en a recueilli environ 110 milliards de francs.
Quant au cas d’Haïti, on chercherait à lever 1 000 000 000 $ à travers des « bons de développement » de maturité 10 ans, émis et garantis par la Banque Nationale de Développement (consortium réunissant Etat, Secteur Privé haïtien et l’International). Il s’agirait d’une forte mobilisation citoyenne, de toutes les forces vives du pays au sens d’un effort de solidarité nationale. L’argent récolté servirait à investir dans des projets d’utilité collective tout en préservant la rentabilité des investissements. On pourrait penser à créer des sociétés de transport terrestre, maritimes et aérien, logements sociaux, sociétés d’autoroutes, de chemins de fer par exemple, industries. On pourrait même donner droit et non obligation aux souscripteurs de transformer le nominal et les intérêts à maturité en actions de ces sociétés à prix préférentiels.
Ils deviendraient ainsi propriétaires de celles-ci. Pour assurer le succès d’untel projet, il faut des moyens incitatifs tels que la double nationalité, le vote des haïtiens à l’étranger via les ambassades, la rétention d’un mois de salaire de tous les membres des pouvoirs exécutif et législatif (Président de la république, PM, Ministres, Secrétaires d’Etat, Parlementaires, etc..) pour la souscription de ces bons, la mise en avant du patriotisme haïtien, la nostalgie du pays et le désir de vivre ensemble, transformeraient à coup sur ce projet en un grand succès national. On pourrait même créer un label « entreprise citoyenne » pour les entreprises haïtiennes achetant ces bons. Ce serait un critère d’appréciation pour ces entreprises lors des souscriptions des marchés publics.
Ces moyens incitatifs ont été mis en évidence par Dilip Ratha qui reconnaît en cette approche un moyen sure et stable de financement. L’idée des Bons de développement est la meilleure façon de capter une partie de l’épargne des Haïtiens d’outre pour financer le développement.
Actuellement, la qualité de signature de l’Etat haïtien ne lui permettrait pas de trouver preneur de ses bons sur un marché financier. Quand bien même, on trouverait preneur, cela reviendrait trop cher à notre pays de passer par les marchés obligataires étrangers. De plus, dans le cadre du financement par les marchés financiers internationaux, il n’est pas sans importance de se demander quel pourcentage de la dette d’un Etat souverain qui doit être détenu par l’étranger ? C’est dans ce contexte, qu’Israël a eu recours à sa diaspora. À la suite de la Guerre d’Indépendance, Israël était un pays économiquement sinistré. Les immigrants qui affluaient d’Europe et de pays arabes, vivaient dans des abris primitifs. La nourriture était rationnée et le pays ne disposait d’aucune infrastructure économique.
Après avoir essuyé un refus de la Bourse de New York de lever des fonds, le Premier Ministre David Ben-Gourion a pris la décision de créer l’Organisation des Obligations de l’État d’Israël pour financer les infrastructures du pays » . Ces bons furent réservés à la diaspora juive établie partout dans le monde. De 1951 à nos jours, Israël a levé 31 milliards $ pour financer son économie.
L’expérience de l’Inde n’est pas non plus négligeable. En effet, à travers 3 opérations : « India Development Bonds » (1991) avec 1.6 milliards $, « Resurgent India Bonds » (1998) avec 4.2 milliards $ et « India Millennium Deposits » (2000) avec 5.5 milliards $ , l’Inde a sollicité le support de sa diaspora dans le cadre du financement de son développement. Selon Dilip Ratha, avoir recours à l’argent de sa diaspora via de bons est un moyen indépendant de mobiliser des capitaux pour financer pour financer le développement.
C- La création d’un fond souverain dit « Fonds Louverture »
Un Fonds Souverain est un fonds d’Etat. Le premier fonds souverain créé, a été le fonds du Koweït en 1953. L’idée de la création d’un tel fonds en Haïti, est loin d’être négligeable. Nombreux sont les Etats ayant jugé nécessaire de se doter d’un tel fonds. On peut citer la France, Norvège, Emirat Arabe Unis, Etats-Unis, Chine, Koweït, etc.…
Le Fonds souverain serait un fonds d’assurance
Chaque année le pays est susceptible d’être frappé par des cyclones et inondations pouvant causer d’énormes dégâts au niveau agricole et des infrastructures. Haïti a connu durant ces cinq (5) dernières années:
- Quatre (4) ouragans dévastateurs causant d’énormes dégâts humain et matériels
- Des émeutes de la faim aboutissant au départ du MP J.E Alexis.
- Plusieurs grèves de transports causés par la hausse de prix du pétrole sur le marché international.
- Un tremblement de terre terrible aux conséquences dévastatrices.
Mais ce que beaucoup d’entre nous ignorent, c’est qu’il existe des mécanismes qui permettent de gérer ces grands risques en terme d’assurance aux dommages causés. Il est possible de se prémunir tout aussi bien contre les risques liés aux matières premières qu’aux catastrophes naturelles. Le marché traditionnel des assurances ne permet pas de couvrir ces grands risques. Il existe des mécanismes appropriés pour les gérer. Avec un tel fonds, il deviendrait possiblement de se couvrir contre les catastrophes naturelles en termes de dommages causés.
Le Fonds souverain serait aussi un fonds spéculatif
Nous ne cesserons de le dire, il faut sortir de la vision traditionnelle pour embrasser une nouvelle approche. Cette nouvelle vision du pays passe nécessairement par l’esprit d’innover.
La Banque Nationale de Développement, chercherait à avoir une expertise en terme de gestion d’actif. De cette fonction, on saura comment partir d’un fond initial, le faire fructifier pour financer le développement. Georges Soros plus connu chez nous pour ses œuvres caritatives que pour son talent de grand financier, a réussi à accumuler une véritable fortune en très peu de temps. Beaucoup d’entre nous, ignorent les techniques employées par ce Monsieur, qui lui ont valu d’être le 24 ième homme le plus riche des Etats-Unis avec une fortune estimée à 13 milliards $ en 2009, selon le classement du magazine Forbes, ce qui représente deux (2) fois la richesse d’Haïti (PIB national = 6, 95 milliards $ en 2009). Georges Soros a utilisé des techniques couramment utilisées par les grandes banques étrangères, les hedge Funds, etc. Ces techniques pourraient être aussi utilisées par nous pour faire fructifier le fonds initial et dégager ainsi des ressources pour financer le développement.
D- Le partenariat avec des fonds éthiques et souverains
Il existe une catégorie des fonds qu’on appelle couramment « fonds éthiques » qui financent des investissements dits éthiques. Ces fonds essaient de concilier des objectifs financiers classiques (recherche de performance) avec des critères de sélection sociaux, éthiques ou écologiques. L’investissement Social et Éthique peut être réparti aujourd’hui selon les trois axes de développement suivants :
1. L’Investissement Socialement Responsable
2. L’investissement solidaire
3. L’investissement islamique
Certains de ces fonds peuvent dans certains cas appliquer des critères d'exclusion tels que les secteurs de l'armement, de l'alcool et du tabac pour des raisons éthiques ou religieuses.
Certains incluraient des investissements allant dans le sens du développement des pays du tiers monde. Dans le cadre des grands projets d’Etat, les partenariats en terme de financement avec les fonds éthiques et les fonds souverains étrangers ne seraient pas négligeables.
Le puissant fonds souverain des Emirats Arabes Unis « Abu Dhabi Investment Authority » totalisant un montant total d’actifs de 875 milliards de dollars us, ayant des participations dans des nombreuses sociétés étrangères est un exemple possible de partenariat.
Paris, Jean-Eric PAUL, Economiste.
Paul VERLAINE (1844-1896) L'amour de la Patrie est le premier amour L'amour de la Patrie est le premier amour Et le dernier amour après l'amour de Dieu. C'est un feu qui s'allume alors que luit le jour Où notre regard luit comme un céleste feu ; C'est le jour baptismal aux paupières divines De l'enfant, la rumeur de l'aurore aux oreilles Frais écloses, c'est l'air emplissant les poitrines En fleur, l'air printanier rempli d'odeurs vermeilles. L'enfant grandit, il sent la terre sous ses pas Qui le porte, le berce, et, bonne, le nourrit, Et douce, désaltère encore ses repas D'une liqueur, délice et gloire de l'esprit. Puis l'enfant se fait homme ou devient jeune fille Et cependant que croît sa chair pleine de grâce, Son âme se répand par-delà la famille Et cherche une âme soeur, une chair qu'il enlace ; Et quand il a trouvé cette âme et cette chair, Il naît d'autres enfants encore, fleurs de fleurs Qui germeront aussi le jardin jeune et cher Des générations d'ici, non pas d'ailleurs. [...]
On n’a jamais connu ça dans notre pays. Alors au lieu de nous ériger en tant qu’Etat responsable, nous passons notre temps à prôner la réconciliation nationale qui n’a pas sa raison d’être. Dans ce cas, il ne faut pas confondre les états généraux de la nation avec la réconciliation nationale. Ce qu’il nous faut aujourd’hui dans le pays c’est un Etat capable de jouer son rôle régalien dans le cadre d’un processus visant à faire sortir notre pays de l’immobilisme dans lequel il se trouve depuis trop longtemps.